L'histoire de la médecine montre qu'il a parfois fallu outrepasser certains interdits pour acquérir diverses connaissances. Des praticiens, souhaitant améliorer leur art, se sont vus taxés de criminels, avec ou sans raison. Ainsi, à Milan en 1630, alors qu'on cherche à comprendre la transmission de ce fléau qu'est la peste, certains supposent que cette maladie peut être répandue volontairement par des empoisonneurs qui frottent les portes des résidences avec du pus provenant des pestiférés. Plusieurs infirmiers, soupçonnés d'être les auteurs d'un tel méfait, sont exécutés après avoir subi maintes tortures. Cependant, cela ne met pas fin à l'épidémie et on continue donc de trouver des coupables. La peur et la colère se reportent alors sur les juifs. On affirme qu'ils contaminent les puits, les sources et les fleuves pour exterminer les chrétiens... Mais ceux que l'on nomme les Anges de la mort le sont bel et bien. Ces travailleurs de la santé (médecins, infirmiers, infirmières, préposés, etc.) ont commis un ou plusieurs homicides sur des patients qu'ils devaient soigner. Et bien souvent, on a d'abord cru que ces individus faisaient preuve de compassion. Cet ouvrage décrit les actes de soixante-deux meurtriers issus du domaine médical. L'auteure nous parle des motivations de ces criminels qui ont tué pour le plaisir, se croyant investis d'une mission, pour de l'argent, pour se valoriser, par vengeance ou en raison de troubles mentaux. Mireille Thibault est titulaire d'une maîtrise en ethnologie de l'Université Laval, à Québec. Elle poursuit sa quête de compréhension de l'acte criminel en faisant des études en criminologie et en droit. Elle a publié plusieurs ouvrages aux Éditions Québec-Livres.