Je suis amoureuse du monde. Je le trouve beau, accueillant partout où l'homme a imprimé sa marque, façonné les paysages, apprivoisé l'eau, reverdi le désert, créé des jardins.
Pour comprendre comment l'homme occupe la terre, j'ai choisi de devenir géographe. Partout les civilisations laissent des empreintes. La géographie permet de les décrypter. La géographie nous montre que l'homme n'a pas dit son dernier mot sur la terre. Au contraire, il n'a eu de cesse que d'humaniser la planète pour pouvoir résister à une nature hostile.
Pourtant, on ne cesse de nous dire que tout va mal, que la terre est à l'agonie et que nous en portons la responsabilité. Les peurs montent. Jouer les prophètes de malheur est devenu une rente de situation.
Je ne suis pas d'accord ; c'est la façon dont l'homme habite la terre qui l'a rendue agréable à vivre. Nous n'avons jamais aussi bien vécu, en dépit de notre nombre et de tous les problèmes que nous devons affronter chaque jour. Pour construire des solutions durables, il faut changer de regard. Ne pas accabler, mais proposer. Ce livre se veut une flânerie à travers la planète. Plutôt que d'appeler les civilisations au repentir et à l'expiation, mieux vaut mobiliser l'intelligence, la mémoire et le vivre ensemble. Les solutions, nous les avons, nous savons comment mieux habiter le monde.
Cette petite géographie amoureuse décrypte, à travers des lieux emblématiques tels que la Camargue, l'île de Pâques, le Nordeste du Brésil et bien d'autres encore, comment se fait aujourd'hui l'usage du monde.