Héros sans gloire est la monographie du mouvement armé révolutionnaire marocain des années soixante.L'histoire remonte, pour certains de ses acteurs, aux sombres événements des débuts de l'Indépendance, au démantèlement de l'Armée de libération nationale du sud ou encore, pour les plus jeunes, aux déceptions suscitées par cette même Indépendance et à l'assassinat de Mehdi Ben Barka. Elle retrace l'aventure d'hommes qui ont porté l'espoir révolutionnaire au Maroc au nom de la dignité et de la liberté d'un peuple. Une aventure qui connaîtra son dénouement tragique lors des « événements de mars 1973 » qui ont secoué le Maroc et tout particulièrement l'Atlas.En 1995, Mehdi Bennouna entame cinq ans d'enquête et d'entretiens auprès des survivants. Il recueille les témoignages des protagonistes, témoins directs ou personnes ayant eu un lien avec cette révolution avortée. Puis la nature même du sujet de l'étude l'imposant, un mouvement « clandestin » dont chaque acteur a une vision compartimentée, il recoupe et interprète les documents et témoignages pour reconstituer certains faits et dialogues. Seuls quelques détails sont imaginés « pour mieux restituer la puissance évocatrice des faits ». C'est donc toute une organisation, ses membres, ses chefs, ses idéaux et ses actions, qui est ainsi présentée, dans le but de « réhabiliter un épisode de l'histoire contemporaine, dévoyé par le silence des uns et le mensonge des autres ».Une page de l'histoire marocaine vue autrement grâce à ce témoignage fascinant des protagonistes de la révolution avortée.EXTRAITHassan II est certes parvenu à verrouiller l'administration et à étouffer toute velléité contestataire. Mais, dans cette période marquée par le pan arabisme, où le Baath vient d'accéder au pouvoir à Damas et à Bagdad, la gauche arabe est un puissant modèle. C'est aussi la période des mouvements de libération en Afrique, en Amérique latine, des « focos », foyers révolutionnaires, chers à Che Guevara.
Héros sans gloire est la monographie du mouvement armé révolutionnaire marocain des années soixante.
L'histoire remonte, pour certains de ses acteurs, aux sombres événements des débuts de l'Indépendance, au démantèlement de l'Armée de libération nationale du sud ou encore, pour les plus jeunes, aux déceptions suscitées par cette même Indépendance et à l'assassinat de Mehdi Ben Barka. Elle retrace l'aventure d'hommes qui ont porté l'espoir révolutionnaire au Maroc au nom de la dignité et de la liberté d'un peuple. Une aventure qui connaîtra son dénouement tragique lors des « événements de mars 1973 » qui ont secoué le Maroc et tout particulièrement l'Atlas.
En 1995, Mehdi Bennouna entame cinq ans d'enquête et d'entretiens auprès des survivants. Il recueille les témoignages des protagonistes, témoins directs ou personnes ayant eu un lien avec cette révolution avortée. Puis la nature même du sujet de l'étude l'imposant, un mouvement « clandestin » dont chaque acteur a une vision compartimentée, il recoupe et interprète les documents et témoignages pour reconstituer certains faits et dialogues. Seuls quelques détails sont imaginés « pour mieux restituer la puissance évocatrice des faits ». C'est donc toute une organisation, ses membres, ses chefs, ses idéaux et ses actions, qui est ainsi présentée, dans le but de « réhabiliter un épisode de l'histoire contemporaine, dévoyé par le silence des uns et le mensonge des autres ».
Une page de l'histoire marocaine vue autrement grâce à ce témoignage fascinant des protagonistes de la révolution avortée.
EXTRAIT
Hassan II est certes parvenu à verrouiller l'administration et à étouffer toute velléité contestataire. Mais, dans cette période marquée par le pan arabisme, où le Baath vient d'accéder au pouvoir à Damas et à Bagdad, la gauche arabe est un puissant modèle. C'est aussi la période des mouvements de libération en Afrique, en Amérique latine, des « focos », foyers révolutionnaires, chers à Che Guevara. Réfugiée à l'extérieur des frontières, l'opposition bénéficie du soutien des états phares du Moyen Orient, Egypte, Syrie, Irak. Elle s'affirme plus résolue que jamais : le premier exil de Mehdi Ben Barka, à partir de 1960, le rend fort d'un soutien international qui va de Pékin à La Havane en passant par Le Caire et Moscou. L'épreuve engagée entre la monarchie et la nouvelle formation politique, porteuses chacune d'une vision du Maroc, semble irrémédiable.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mehdi Bennouna est né en 1967 en Allemagne de l'Est, alors que son père, ingénieur, y encadrait une section de l'UNEM. Il est le fils de Mohamed Bennouna, dit Mahmoud, l'un des principaux protagonistes de cette histoire. En Suisse à partir de 1974, il y a fait des études d'anthropologie à l'université de Lausanne. En 1993, il a également achevé un troisième cycle à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Il réside et travaille actuellement en Suisse.