Entre l'Amérique du Sud et celle du Nord, les poèmes de ce livre dérivent. Ils cherchent une ancestralité à Georgetown, au Guyana, dans la forêt amazonienne et dans l'Atlantique. Ils retournent aux années 1980, en banlieue de Calgary et dans les quartiers montréalais emmurés dans la neige post-référendaire. Ils rapiècent un langage précaire à l'aide des éléments de la nature, des catalogues de semences aux origines multiples et des écrits d'auteurices caribéen·nes et canadien·nes. Comme la traversée des vaisseaux noirs jusqu'à la terre ferme, ces poèmes se fraient un chemin dans ce monde et peinent à expliquer l'état d'une personne scindée en deux hémisphères. Présents dans un ici tout en portant les battements de l'ailleurs, les poèmes d'Équateur magnétique cartographient les distances parcourues.